7 mai 2060

19h30

Le voyage en bateau a duré 10 longs et calmes jours, pendant lesquels, faut bien le dire, vous vous êtes fait royalement chier.

Il reste encore quelques heures de clarté, et vous vous apprêtiez à sortir vos rations pour diner, lorsque l'Esperanca entre dans le port de Fonte Boa.
Au loin, sur le quai vers lequel le navire se dirige, certains d'entre-vous aperçoivent un vieil homme avec un maillot de corps blanc qui semble attendre quelque chose, essuyant sa sueur avec un foulard lilas.

Pressentant qu'il va sans doute falloir débarquer, je range soigneusement ma vodka et ma chantilly dans mon petit sac, et je rassemble mes affaires.
Les gars, je crois que ça va être à nous de jouer !

Enfin ravi que le voyage se termine.

Fonte Boa, j'ai des courses à faire ici, je dois pouvoir trouver mon bonheur en matos magique. On va prendre 2 petites minutes pour aller voir Diego Vanderbeck.

L'Esperanza s'approche maintenant du quai, et Colon sort de la cabine avec - pour la première fois de la traversée apparemment - un air soulagé.

Le type sur le quai (un humain d'environ soixante ou soixante-dix ans, à la peau très claire, et vêtu de blanc) s'approche du navire, et s'adresse à lui en anglais, pointant son doigts dans votre direction.
- Sont-ce les personnes de Helm?
Colon acquiesce sans un mot.

- Bonjour! Mon nom est Graham Greene.
Je suis le propriétaire et pilote de l'avion amphibie que Helm a loué pour vous transporter.

- Hé, vous, là! fait-il subitement en apostrophant un groupe de dockers. Prenez le matos de ces personnes et emmenez-le au Marsh Rose.

Il tourne de nouveau la tête dans votre direction.
- N'ayez pas d'inquiétude. Vous les retrouverez en un seul morceau!
Que penseriez-vous d'aller dans la ville pour manger un bout?

Je garde mon petit sac (qui peut faire office de "sac à main modèle orque") et laisse partir l'autre avec une grimace de regrets.
Je serre la main à notre contact.
Enchantée, M. Greene. Vous pouvez m'appeler Canine. Et je ne serais pas contre manger un morceau de nourriture autre qu'en boîte.

En saluant notre bienfaiteur:

Ouaip! Pareil! On peut trouver un restau où ya des lasagnes dans le coin?

Excellente idée, cher monsieur! Je suis le Professeur Gisors.

En baissant un peu la voix :
N'y a-t-il pas un endroit où on serve de la véritable nourriture? On tourne à la soy-food depuis le début du voyage, et je vous avoue que ça commence sérieusement à me lasser... Les arômes artificiels ne seront jamais complètement au point, si vous voulez mon avis...

- Pas de soucis à se faire. Je vous emmène dans un excellent restaurant, on y sert des spécialités européennes.

Graham Greene se tourne vers Gormaz.

- Hm, je comptais sur le fait que nous partions vers minuit. Il ne faudra pas tarder, vous voyez! Hm. Prenez un taxi. Je peux vous laisser l'adresse de l'auberge où nous dinons, et vous nous rejoindrez là bas, si votre course ne prend pas trop longtemps.

Eh bien moi j'ai de l'appétit pour 2. Donc je suis très heureuse que manger soit au programme ! Je donnerais ma main gauche (si ce n'était déjà fait) pour une entrecôte saignante.
Je souris de toute mes dents.

- L'Homme qui rit? Hm, il me semble que ce bar ne se trouve pas très loin du restaurant où je vous emmène.
Il donne l'adresse à Gormaz, et indique aux autres un gros van dans lequel vous grimpez.

Rava on continue dans ta section, pour les autres c'est ici

Graham Greene conduit rapidement mais avec prudence. La circulation est clairement moins importante qu'à Manaus : Fonte Boa est une ville bien plus petite (dans les 300 000 habitants).

Alors que vous avancez dans les rues, vous remarquez une chose. La ville perd lentement mais sûrement son combat contre la jungle luxuriante. Une bataille en règle semble avoir lieu entre la forêt vierge et les habitants.
Plusieurs parties de Fonte Boa indiquent plusieurs marques distinctes de zones rasées par des incendies et des bandes d'arbres abattus. Il n'est pas rare de voir les routes défoncées par des racines sorties soudainement du sol, et par endroits, vous croisez des citadins qui libèrent leurs véhicules des branches à coups de machette.

Je profite de l'ambiance : ça me plaît. Je crois que j'aimerais vivre dans ce genre d'endroit. Je prends mentalement note de tout ce que je vois de nouveau, et je suis attentive à la moindre curiosité.

20h15

Greene vous a emmené dans un super restaurant au coeur de la ville. Il n'y a pas à dire, c'est excellent. Lla plupart d'entre vous ont choisi un peu au hasard sur la carte, ne comprenant pas tout à fait à quoi correspondent tous les termes alambiqués désignant les plats, et découvrent des goûts dont ils n'imaginaient même pas l'existence. Ca vous change de la soyfood que vous consommez quotidiennement à Seattle.

Le vieil homme reremplit vos verres de Chateau Margaux 2057.
- Eh bien, j'espère que vous avez fait bon voyage jusqu'ici. Tout s'est-il bien passé?

Je savoure. C'est bizarre, mais j'aime. Et puis, ça change des conserves ! On ne va pas bouder son plaisir. Le vin, c'est un peu léger pour moi, mais bon, ça se boit.
J'admire le cadre aussi : je n'ai pas vraiment l'habitude d'aller dans de "vrais" restaurants.

Oh, oui, bon voyage, dans l'ensemble. Personne n'est mort, nous n'avons pas attrapé de maladie grave, c'était calme. Enfin, c'est agréable de mettre pied à terre un moment : rester longtemps dans le même endroit confiné, ça finit par être usant. Pas fâchée de changer un peu !

Savourant la bonne nourriture la bonne boisson et le cadre agréable, le chaman ne dit rien pour une fois, il se contente de sourire, de rire aux plaisanteries et de profiter de la vie un bref moment.

Les longues promenades en bateau, très peu pour moi, si vous voulez mon avis. Vivement qu'on entre un peu dans la jungle. Vous allez nous accompagner? Nous allons à pied?
Canine, passez-moi les haricots s'il vous plaît... Oui ces fèves brunâtres dans le plat en terre, comment se fait-il que vous ne connaissiez pas, ils n'en font même pas au soja? Enfin j'imagine que les soy-haricots ne doivent intéresser personne.
Quelqu'un veut un peu plus de vin?

A l'aise, enfin avec de la vraie nourriture un peu comme à la maison, je discute tout en profitant de ce moment de répit.

- Oh, non! Je vais simplement vous emmener le plus loin loin possible vers la source de l'Amazone à l'aide du Marsh Rose.
Il dit ces derniers mots en chuchottant à moitié, comme s'il ne fallait pas qu'on l'entende.

- Mais mon carburant est limité, et je dois malheureusement vous déposer et rentrer. Vous terminerez en canot, puis probablement à pieds à travers la jungle, je suppose. Ah, ce doit être un voyage fantastique, mes amis! Mais ce n'est vraiment plus de mon age... L'aventure, l'aventure... Si vous saviez comme j'aurais aimé participer à votre expédition !

D'un air curieux, il se penche vers vous.

- D'ailleurs, jusqu'où comptez-vous remonter le fleuve?

Greene semble légèrement décu

- Oh, arrêtez, on me la fait pas. Je suis peut être vieux, mais pas gateux!
Si Helm vous envoie, vous n'êtes pas là en vacances ; je me doute bien que vous êtes des vrais aventuriers.
Ma chère, je sais reconnaitre une main tueuse ! ajoute-t-il avec un clin d'oeil malicieux à Canine. Surtout quand c'est la gauche.

Mais je suis parfaitement sincère ! J'ai accepté de venir ici autant pour le dépaysement et le tourisme que pour la paie. J'adore explorer.

Je baisse d'un ton :

Et, comme vous l'a expliqué mon collègue, c'est effectivement la nature si particulière du pays qui nous amène. Il paraît que des savants par chez nous aimeraient qu'on leur rapporte des plantes. Or je crois avoir compris que le gouvernement local n'est pas très partageur !

Je souris, d'un air de conspiratrice.

- Des plantes ? C'est vrai que la région est fournie. Et en effet, les autochtones ne sont pas des plus ouverts aux étrangers. Vous savez que tout ce qui ne respecte pas l'écosystème est proscrit?

Il chuchotte alors :
C'est pour ça que je suis obligé de cacher le Marsh Rose. Il possède un moteur à combustion interne, malheureusement illégal. Un si bel appareil! Dire que c'est tout ce que j'ai emporté, quand j'ai pris ma retraite ici... Mais on ne me laisserait pas l'utiliser. Et je ne veux pas finir ma vie en prison.

Reprenant sa voix normale :
J'ai pas mal pratiqué l'horticulture, vous savez? Peut-être pourrai-je vous donner un tuyau ou deux... Quel type de plante cherchez vous?