J'ai pris du retard sur mes critiques ciné, et depuis que j'ai redécouvert les joies de l'invitation au ciné comme technique de drague (avant je trouvais ça completement éculé, mais bon, ça fonctionne quand meme bien!) j'arrete pas d'y aller.
Donc hop, vous avez gagné 3 critiques d'un coup. Et voici le premier film.
J'y suis allé emmené par une copine (pour changer...) sans savoir du tout à quoi m'attendre. Vu le titre, l'affiche et les acteurs, je m'attendais à une grosse bouse ricaine sur une catastrophe avec un héros qui sauve le monde ou un truc du genre.
Raté. Je me suis totalelment planté : c'est un film sur le racisme.
C'est tout plein de petites histoires avec des persos qui n'ont rien à voir et qui ne se connaissent pas, mais qui ne font que de se croiser... ou s'entrechoquer.
Bref, si le concept est connu et a déjà été utilisé, c'est quand meme bien fait et on a franchement pas une impression de déjà vu.
Deux choses m'ont vraiment plu, dans ce film.
La première, c'est la puissance de certaines scènes. Je ne veux pas trop en dire au cas ou certains ici prévoient d'aller le voir, mais par moment, on est vraiment pris aux trippes. Le film n'est absolument pas violent à l'écran, mais deux scènes m'ont vraiment fait mal par ce qu'elles suggéraient. Et, point tres important, la musique colle tres bien... bon, c'est pas au niveau d'un Requiem for a Dream non plus, hein.
La seconde, c'est la vraissemblabilité (ça existe ce mot?) des personnages. J'ai été agréablement surpris qu'aucun des persos ne soit creux... c'est souvent ce qui me gène au ciné. Là, on sent qu'il y a un véritable boulot de recherche de personnalité, et ça fait plaisir. Tous ont un ressenti qui leur est propre par rapport à l'autre, à l'étranger, au différent. Et tous évoluent sans cesse. Du flic profiteur qui va aller peloter la gonzesse noire car il sait qu'elle pourra rien dire, mais qui manque de mourir pour la sauver, à son collègue qui veut se donner bonne conscience en refusant de bosser avec des rascistes, mais qui est le premier à paniquer quand il croise un black à l'air louche... bref, on y croit. Ca fait plaisir de voir un film si peu manichéen, des persos si vrais.
Les histoires s'entrecoupent, avancent toujours ; on voit l'évolution des persos. Et on aimerait que ça s'arrete jamais.
C'est d'ailleurs le gros point noir de ce film. Il ne devrait pas y avoir de fin.
Je m'explique. On sent que le réalisateur a senti le besoin de "cloturer" son film, par une sorte de "morale" à la fin. Et ça gache tout.
Dans la réalité, il n'y a pas de fin. La vie continue (ou pas), mais rien n'est fini dans l'absolu. Alors que là, a la fin du film, chacun a reglé son probleme, la boucle est bouclé... c'est meme plus crédible.
Sans parler des fins cu-cul à souhait, comme la vieille chieuse rasciste qui tombe dans les bras de sa domestique portoricaine en lui disant "vous etes ma meilleure amie"... non, pitié, non!
Bref, j'ai passé un super moment pendant 90% du film, et j'ai été dégouté en sortant. Faut le faire.
Ha, juste un truc quand meme, qui m'a fait doucement rigoler. De la vieille bourge facho à la conasse de la sécu, en passant par la femme du réalisateur, emmerdeuse à souhait, et la mère du flic, incapable de reconnaitre ce qu'il fait, les gonzesse de ce film sont toutes des sacrées chieuses quand meme
... on va dire que ça ajoute au réalisme