Franchement, les affiches m'avaient vraiment donné envie de voir ce film. "leçon numéro 1, ne jamais tomber sous ses propres balles", "leçon numéro 2, ne pas vendre des armes à l'unité mais à la tonne", "leçon numéro 3, ne pas traiter avec les agents du FBI mais avec leurs supérieurs"... Ca sonnait bien politiquement incorrect, ça me plaisait.
Et pour ceux qui connaissent mon avis concernant le commerce des armes en général, vous vous doutiez que j'allais pas rater ça.
L'histoire? Yuri, un ukrainien immigré aux USA quand il était gosse se rend compte un jour qu'il n'arrivera jamais à rien en bossant dans le resto de son père, et se lance dans le trafic clandestin d'armes. Il développe son affaire, et devient au final grace à ses contacts en ex-URSS un des principaux fournisseurs d'armes du monde.
Je pensais que ce film tournerait autour de son ascension, de la façon dont il s'y est prit. Une sorte de remake du Parrain de Coppola, où l'on voit comment tout est monté, comment les contacts sont créés, comment l'influence grandit, comment le vendeur d'armes se couvre... Une véritable fresque, au final.
Bah non, que dalle.
En deux coups de cuiller à pot, tout est reglé. Un jour, Yuri vend deux Uzi à un ganger, le lendemain il est parachuté grand trafiquant international. Ses couvertures? Aucune idée, on en entend jamais parler. A croire qu'il n'en a pas ; on se demande d'ailleurs comment il échappe au controle fiscal toute sa vie.
Bref, on y croit pas une seconde.
Puis voit le trafiquant millionnaire conduire lui meme son camion dans la brousse, et puis négocier avec les combattants à 15 mètres des massacres. Mais oui.
Le réalisateur semble vouloir choquer avec ce film. Mwais... Il montre du sang, certes. Il montre des gamins avec des AK47. Il montre des massacres. Donc oui, c'est choquant. Mais où ça mène? Ca n'apporte jamais rien au film, si ce n'est une hypotétique leçon de morale à deux euros cinquante : "non, c'est pas bien", reprise par le frangin de Yuri, le camé qui lui sert de garde du corps.
Tout le film tourne en fait sur les doutes de Yuri. Et encore, à peine... car au final, il tourne en rond. Ses doutes ne durent pas plus que le temps de les formuler, trois secondes apres ils disparaissent.
Sa famille? On s'en fout. Pourtant, il semble bien qu'il y a une tentative de développement de l'intensité dramatique à ce sujet. Mais ça se résume tres vite en "haaa mon fils joue avec un revolver en plastique, quelle horreur, poubelle". Consternant de facilité.
C'est dommage. Ce qui aurait pu etre un grand film dans la lignée du Parrain n'est en fait qu'un misérable portrait d'un hypothétique trafiquant et de ses doutes pour le moins passagers. Et on ne croit ni au personnage, ni à ses doutes.
Vraiment dommage...