10 mai 2060

Pendant que vous vous interrogez, les embarcations des indiens se sont positionnés autour de vous.
Vous êtes sur le point d'accepter de les suivre vers le rivage, quand Bob se lève, et saute à l'extérieur du canot...

... avant de tenir sur l'eau, debout. En équilibre moyennement stable, mais ça tient.
Il passe la main dans ses cheveux (enfin, dans les quelques cheveux qui ont repoussé depuis Munchmaussen, quoi), et commence à tenter de marcher sur la flotte.

Avant de trébucher, et, en poussant un cri, de tomber la tête en avant dans le fleuve, sous vos regards médusés.

En refaisant surface, en crachant de l'eau.

Imbécile d'esprit !! T'es un incapable ! Je passe pour quoi là ? Et mon entrée à la Jesus 2 ? Tu sais pas ce que c'est travailler une entrée pour épater le sauvage.

Avec un sourire crispé, je baragouine en tupi guarani, aux Indiens :
- Faites pas attention. Il aime le spectacle, mais il est pas méchant. Nous acceptons votre proposition.

A Bob, d'un ton blasé :
On avait pas dit quelque chose comme "pas de magie"? Oh et puis zut, démerdez-vous, si vous vous faites haïr de la jungle et ses habitants, je ne viendrai pas vous sauver.

Bob est hissé par deux indiens à bord d'une de leurs pirogues, et vous voguez à leur suite en direction de la berge.

13h10

Vous attachez votre canot, puis suivez les Indiens pendant quelques mètres jusqu'à une clairière, où vous trouvez une quinzaine d'indiens supplémentaires des deux sexes ainsi que quelques enfants.
Au centre de la clairière, un pot en fer gargouille sur le feu, contenant une pâte blanche à l'odeur de champignons. A côté est placé un grill ou de la viande rôtit ; ça sent le porc grillé.

Un des hommes ouvre un sac humide en peau, et en tire un gros ver blanc d'un mètre de long. Il l'entaille avec un de ses ongles, sort les viscères et vous le propose.

Je l'accepte et goûte les vicères.
"Ah la cuisine locale a plus de gout que la soj-food ! C'est quand même quelque chose la nature !"

Je me place en dernier de manière à ne pas être obligé de décliner l'offre le premeir. Si tout le monde tente, je fais de même mais à contre coeur.

*Ils sont vraiment pas finis ces chamans ! En fait c'est peut être que le notre ???*

Hé, moi je fais pas de magie qu'on voit, Prof!

Je goûte, savourant et restant pensif quelques instants, puis je m'approche de la marmite...

Au premier autochtone qui s'approche, je demande en montrant la marmite du doigt :
Qu'est-ce qu'il y a là-dedans?

Je prends poliment un petit morceau de serpent et regarde un autochtone :
- Vous mangez aussi?

S'il ne comprend pas, je coupe le morceau en deux et lui tends une moitié.

L'indigène place le long ver sur son épaule, met la tête dans sa bouche, et l'avale comme un spaghetti, pendant près d'une minute.

Tous ceux d'entre vous qui goutent trouvent ça définitivement abominable au goût. Vous retenez des hauts-le-coeur.

Après le repas, celui qui semble être le chef prend une potée avec un liquide pétillant et le fait tourner en rond : le contenu ressemble à une mixture avec de l'amidon.
- Pourquoi hommes blancs être si loin de la ville ? demande-t-il.

Je le regarde et dis d'un air taquin, avec un clin d'oeil :
- Demandez à l'homme qui rit.

Grand blanc.

Les indigènes se regardent mutuellement. Une lueur de crainte nait dans leurs yeux, et ils vous regardent avec appréhension.

Finalement, c'est le chaman (l'indien aux tatouages) qui se lève et qui prend la parole.
- Hommes blancs pas devoir parler Homme qui Rit! Grand malheur sur vous. Mais Homme qui Rit venir dire, nous devoir accueillir vous. Vous pas missionnaires ni chercheurs.
Vous besoin aide ?

J'évite de gouter la cuisine en restant soigneusement en retrait...

Je prends néanmoins la parole :

Nous juste amoureux de la nature. Voyageurs... aventuriers plutôt.

Quand l'un d'entre vous mentionne de nouveau l'Homme Qui Rit:

- Chhhhhhhhhhhhhhhhhhhhht !!!!!! fait le shaman alors que les autres blemissent.
Hommes blancs pas parler Homme qui Rit ! Ca apporter grand malheur quand hommes blancs dire son nom !!!

- Pardon, pardon. Notre shaman à nous est un peu... indélicat. Qu'il en parle ou non il nous apportera grand malheur, ça c'est sûr. Je sais pas comment il fait mais il est très fort pour ça.

Regard en biais vers Bob.

- Sinon, quels dangers il y a dans la jungle? Plus haut dans la rivière? Beaucoup de dragons par ici?

Le chaman :
- Bêtes sauvages pouvoir être affrontées par sages guerriers. Mais esprits? Pas pouvoir se protéger ! Et devoir pas offenser esprit malfaisant ! Lui terrible ! Lui venir, il y a bien bien longtemps, et lui tuer douze guerriers Jivaros d'un seul coup. Si puissant ! Et depuis, lui parfois venir par le ciel.

A la question ""Quelle est son apparence ? Il utilise une machine pour venir du ciel ?" :


- Nous jamais voir lui, fuir à son approche. Trop fort ! Mais quand lui arriver, faire beaucoup bruit au-dela des grand-pères arbres, flap-flap-flap-flap, et grand-pères arbres dérangés par bruits. Totems indiquer ça signe grand malheur... Puis lui aller droit par là, vers soleil-qui-se-couche. Même Jivaros avoir peur lui, mais eux beaucoup respect pour grand-esprit-démoniaque.

Le chef :
- Jivaros guerriers puissants, eux peur de rien. Nous pas aimer affronter eux ; eux avoir force du tigre et détermination du serpent! Toujours chercher querelle !

Un autre :
- Nous pouvoir guider vous si vous souhaiter. Où vous vouloir aller?

Pendant ce temps, j'observe attentivement les autres indiens. Leurs activités, leur façon d'être, leurs rapports entre eux, s'il y a des femmes et des enfants ou juste des guerriers, et tout ça.
Je me sens presque à l'aise. Presque.

Nous remonter encore un peu fleuve. Ça être difficile ? Pas rapides ou cascades dangereux ?

Oui, il y a des femmes et des enfants, dans le groupe que vous avez rejoint ; au total ils sont une trentaine.

Le chef te regarde bizarrement, puis rigole franchement, pendant qu'un autre prend la parole.
- Non! Pas rapides dangereux si vous remonter! Rapides parfois couler vers bas du fleuve, pas vers haut!
- Femme blanche folle dans sa tête. Hahaha!

Vous sursautez. L'expression"folle dans sa tête" était en anglais.