27 avril 2060

Je tapote mon GPS pour voir où est-ce que nous sommes.

Chers amis, je pense qu'ici aussi, ce n'est qu'une escale. Nous sommes sur une toute petite île, ne l'avez-vous pas vu en arrivant?

Je regarde si la porte de la soute à bagages s'est également ouverte pour nous inviter à prendre nos sacs.

Selon le GPS, vous êtes sur une petite île au milieu des Caraïbes. Bien loin de votre destination, donc.
La machine indique que cette île ne comporte qu'une seule route, ainsi qu'un petit village côtier.

Concernant la soute à bagages, vous savez pas : il n'y a pas d'accès depuis l'intérieur de l'avion. Il se vide de l'extérieur.
(vous êtes toujours assis dans vos sièges, ceintures attachées, et tout)

Je me lève, et je vais toquer à la porte du cockpit.

ben, *toc toc toc* alors.

Par le hublot, vous remarquez qu'un énorme pick-up est garé à coté de l'appareil, sur la piste. Sa portière conducteur et son coffre sont ouverts, vous ne voyez personne.

Jettant un oeil par le hublot et semblant un peu inquiet :

J'ai comme l'impression que ça ne sent pas bon tout ça ?

Piège ? Pas piège ? Il y avait surement plus simple pour se débarasser de nous, non ?

Un piège où on se rend en équipe et en arme, c'est quand même pas trop le meilleur plan pour nous avoir.
Si ça se trouve on refait le plein ?

Je détache ma ceinture, je me lève pour me dégourdir les jambes, mais je ne sors en aucun cas de l'avion tant que je n'en sais pas plus.

Vous ne bougez donc pas de l'intérieur de l'avion.

Ceux qui regardent à l'extérieur (que ce soit à travers le hublot ou la porte de l'avion) voient soudain un grand troll à la peau mate, habillé de vêtements tropicaux vert et blanc à la mode, portant le gros sac de Canine dans une main, et celui de Gormaz dans l'autre, avant de les jeter à l'arrière du pick-up.

Puis il se dirige de nouveau vers l'arrière de l'avion.

Oh putain, il nous tire nos sac le cousin ! Ben vous faites comme vous voulez mais moi je descends !

Je me lève mais attends les autres pour descendre.

Je me penche hors de l'avion, et quand le type revient, je lui demande d'un air blagueur, avec un sourire :
Dites-moi, monsieur, allez-vous faire de nous comme avec nos sacs, ou doit-on se rendre jusqu'au pick-up par nos propres moyens?

En même temps, moi, mes armes, elles sont pas dans mon sac. Donc c'est pas trop grave.
Mais cela dit ça m'agace, alors je descends de l'avion. Et j'attends qu'il réponde à la question du Prof. Si ça se trouve, on change de moyen de transport, mais ils auraient pu nous prévenir.

Est-ce qu'on voit Helm ou sa pote, dans le coin ?

Non, toujours pas de trace d'Anson Helm. Il doit toujours être dans le cockpit.

Le troll tourne la tête dans la direction du professeur et de Gormaz, qui se sont approchés de la sortie de l'avion. Cette fois-ci, il porte les sacs de Bob et du Professeur.
Il s'adresse à vous avec un léger accent de la région de Boston:
- Salut à vous! Mon nom est Mercer. Si vous voulez bien vous donner la peine de venir, il y a encore de la route et nous sommes en retard...

Je descend de l'avion prestement et monte dans le pickup avec mes affaires.
"Bonjour ! Je suis Danse avec les Ratons Laveurs , nice to meet you !"

De la route? Sur une toute petite île? Vous comptez nous faire nager jusqu'au continent?

Je descends tout de même de l'avion et suis Mercer jusqu'au pick-up.

Je monte moi aussi dans le pickup. Pas question de laisser partir mes culottes.

Au moment où le dernier d'entre vous franchit la porte de l'avion, celle-ci se referme brutalement et l'appareil avance en pivotant, se remettant face à la piste.

Mercer balance les derniers sacs dans le coffre qu'il claque, avant de démarrer le pick-up dans lequel vous êtes installés. La route grimpe derrière l'aérodrome, à travers les arbres.
Ca secoue, ça vibre ; la bagnole n'avance pas vite, mais après très peu de temps vous êtes au milieu de la forêt tropicale.


- Alors, messieurs-dames, j'espère que vous avez fait bon voyage? Comme vous pouvez le voir le climat est exceptionnel ici, aujourd'hui. Non je dis ça parce que dans pas très longtemps c'est la saison des cyclones, d'ici deux mois vous voyez, c'est beaucoup moins sympatique. Oh! Regardez! Vous avez vu l'iguane, là, sur la gauche? Magnifique bestiole...

C'est mignon, un iguane. Ça m'est sympathique. En plus, c'est vert.

Je regarde l'iguane.
"Oua j'en avais jamais vu, ça se mange ?"

- Oui bien entendu, on en fait de délicieuses brochettes. Je vous en aurai volontiers préparé mais le temps presse. Peut être une autre fois!

Le pick-up quitte maintenant la jungle ; la route redescend entre les hauts arbres vers un petit village près de la côte qui doit compter moins d'une douzaine d'habitations.

Mercer stope son véhicule près d'un petit quai, où est amarré un hydravion. De nouveau vous montez à bord avec vos bagages, le troll prend les commandes, et l'engin se soulève.

Tout en pilotant, Mercer continue de vous parler :
- Nous en avons maintenant pour quelquse heures de vol encore, mes amis. J'espère que vous n'êtes pas fatigués? Admirez donc cette île, là bas, vous voyez, à deux heures... n'est-elle pas magnifique? Un vrai paradis! J'y posséde une maison, sur la côte Nord...

- Oh, vous savez, tout dépend des îles. Certaines sont quasiment désertes, d'autres bien plus peuplées. C'est pour ça que j'aime les Caraïbes, voyez-vous. Même si la situation politique n'est pas des plus stables ; mais après tout qui s'en soucie? Laissons donc les puissants se disputer leur pouvoir, et profitons de la vie...

Mercer stabilise l'avion à 3000 pieds de la mer, se tournant alors vers vous en ouvrant une petite boite.
- Vous prendrez bien des cigares, mes amis? Et Bubbledopple va vous préparer des Mojitos.

"Wouhou !!!"
Je prend un des cigares religieusement et attend le mojito qui va avec un sourire béat sur le visage.
Je parle tout en fumant.
"Alors...puff puff.... vous êtes un guide touristique à mi temps ? Puff puff.... Le froid et la grisaille du nord vous ... puff pufff...manquent pas ?"

Un bruit à l'arrière de l'appareil vous fait sursauter.
*blblblblblblbblb tchak-tchak-tchak-tchak-tchak blblblblblblblbblb protch* *glouglou glouglouglou glouglouglou*

Et une sorte de drone cylindrique muni de nombreux bras s'approche en portant un plateau, puis vient se positionner au milieu de votre groupe tout en marmonant d'une monotone voix métallique:
- Bzzzt. 6 mojitos à table 1. Mission accomplie. Bzzzzt. Attends les ordres, paré à accomplir. Bzzzt.


Affalé dans son fauteuil, un cigare à la main, Mercer saisit un verre sur le plateau et le lève.

- A votre long voyage, mes amis!

Je prends un verre. Enfin un vrai truc à boire !
En revanche je refuse poliment le cigare. Ça me rappelle des souvenirs, mais c'est pas une raison.
Merci, je ne fume pas. Même le cigare.

Dis donc, Mercer, c'est pas un ancien drone de combat, ça?

Dis-je en prenant le cigare, et en refusant le mojito:
Pas d'alcool en mission, merci.

Au fait, t'as dit qu'on était à la bourre, mais sur quoi?